Ian Fleming avait sa vision de ce à quoi les films de James Bond devraient ressembler. Au moment de Dr No, alors que le premier film de 007 était en train de se faire, il a remis à Cubby Broccoli un mémorandum contenant ses idées sur comment son personnage et son univers devraient être porté à l’écran, afin d’aider les cinéastes. Ci-dessous quelques extraits trouvables sur le site d’Universal Exports et tiré de l’autobiographie d’Albert R. Broccoli :
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Atmosphère : À mon avis, le plus grand danger de cette série est que ce soit trop anglais. Il ne devrait, je pense, y avoir aucun monocle, moustache, chapeau melon ou policeman, ni d’autres trucs d’ « angliche ». Il ne devrait pas y avoir d’argot anglais flagrant, un minimum de cravates d’écoles publiques et d’accents, et les personnages secondaires, en général, devraient parler avec un accent écossais ou irlandais.
Le Service Secret devrait être présenté comme une organisation solide et moderne dans laquelle les hommes peuvent s’habiller de façon plus décontractée/nonchalamment qu’ils ne le font au FBI. Avant tout ils ne devraient pas se faire des tapes dans le dos ou s’appeler entre eux « mon vieux ».
James Bond : James Bond est un instrument contondant manié par un ministère. Il est calme, dur/solide, impitoyable, sardonique, fataliste. Dans ses relations avec les femmes il montre les mêmes qualités que dans son travail, mais il a une certaine gentillesse/douceur avec elles et si elles ont des problèmes, il est parfois prêt à sacrifier sa vie pour les sauver. Mais pas toujours, et surtout pas si cela interfère avec son travail. Il aime parier, jouer au golf et les voitures rapides.
Ni Bond ni son chef, M, ne devraient initialement se faire aimer du public. Ce sont des hommes durs et sans compromis, de même que les personnes qui travaillent pour et avec eux.
Fleming écrit concernant le bâtiment où se trouve le QG du Service Secret britannique : la liste des autres occupants de l’immeuble est anodine : Universal Export, Central Radio Communications, etc.
La secrétaire de Bond, anciennement du WRNS (Women’s Royal Naval Service, il s’agissait la branche féminine de la Royal Navy), devrait être attirante, sexy, mais extrêmement efficace et plutôt sévère. Elle serait évidemment beaucoup plus jolie à l’extérieur du bureau. Elle est encline à materner Bond : brosser son manteau, etc.
Ils [Bond et sa secrétaire] ont une relation amicale et professionnelle avec des étincelles de flirt occasionnelles de la part de Bond. Leur relation […] est assez similaire à celle qu’il y a entre Perry Mason et Della Street.
Le bureau de Bond, dont la vue donne sur un parc, devrait contenir un certain nombre de gadgets de bureau, tels qu’une horloge de vingt-quatre heures, un Phonodeck, des souvenirs comme une base d’obus pour un cendrier, un fragment d’éclats d’obus (shrapnel) comme presse-papier, trois téléphones : deux noirs et un blanc, ce dernier étant en contact direct avec M et son chef d’état-major.
Fleming dit également que M devrait porter un nœud papillon bleu foncé avec des pois blanc.
Informations tirées de When the Snow Melts: An autobiography of Cubby Broccoli d’Albert R. Broccoli et Donald Zec.
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