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Il s’appellent Chris et Tom, ils sont anglais et en février 2014, ils ont débuté un podcast sur 007. Deux
ans plus tard, James Bond Radio cumule près d’un demi million de téléchargement, a accueilli de nombreux acteurs, techniciens et auteurs derrière James Bond, et a publié cette semaine son 102e podcast.
Nous les avons rencontrés pour qu’ils nous parlent de ce podcast 100% british à nous les fans français, de
leur passion et du succès inattendu de ce qui était au départ, une simple discussion entre fans.
CJB : Bonjour Tom et Chris ! Depuis combien de temps êtes vous fans de James Bond et comment est-ce que vous viviez votre passion pour 007 avant cela ?
Tom : J’ai toujours été un fan de James Bond, aussi longtemps que je m’en souvienne. J’ai grandi avec un grand frère qui regardait toujours les films sur sa télé, et je ne pense pas que j’avais vraiment le choix de ne pas les regarder. Cela dit, c’est Goldeneye qui m’a transformé de Bond Fan en Super Bond Fan. Le film est arrivé juste au bon moment pour capturer l’imagination d’un gosse de 13 ans. Je suis allé le voir pas moins de 7 fois au cinéma, et la plupart du temps tout seul 🙂
Chris : Je suis quasiment sûr d’être né fan de James Bond. je ne peux sincèrement pas me souvenir d’un moment où je ne l’étais pas. C’est arrivé avec les films de James Bond grâce à mon père, et je me souviens les avoir regardé souvent sur le canapé avec un grand sourire sur mon visage. Opération Tonnerre est le souvenir le plus fort que j’ai en mémoire, mais je me souviens aussi de la voiture volante de L’Homme au pistolet d’or quand je regardais le film chez ma grand mère, aux alentours de 7 ans. Mais à cette époque, j’étais déjà bien touché par Bond.
C’est un peu dommage que je ne me souvienne pas d’un moment particulier où j’ai accroché à Bond. Beaucoup de personnes semblent avoir ce moment décisif, mais en ce qui me concerne, j’ai toujours été fan sans me rappeler d’un moment où je ne l’étais pas. Cela dit, je me souviens de nombreux moments dans mon enfance, où je m’allongeais sur mon lit pour rejouer les manœuvres de l’Acrostar dans Octopussy… Hmmm, peut-être qu’il faudrait que je réessaie maintenant.
CJB : à quel moment est venu l’idée de faire un podcast, alors ?
Tom : Chris et moi, nous nous sommes rencontrés par hasard, à la célébration du centenaire de Ian Fleming au Palladium de Londres en 2008. La chance a fait que nous étions assis à coté l’un de l’autre, et que nous avons commencé à discuter. Nous avons passé les 6 années qui ont suivi à parler de Bond via Facebook, avant que l’idée d’un podcast arrive.
Chris : Avant le podcast, Tom et moi parlions sans arrêt de Bond sur facebook, et avant qu’on se rencontre, il y avait peu d’amis avec qui je pouvais parler de Bond. On l’a expliqué dans un de nos podcast avant, mais c’est d’enregistrer les épisodes une semaine sur deux qui nous permettait d’ouvrir la vanne de notre barrage à jamesbonderies et en parler pendant des heures. C’est une façon thérapeutique comme une autre d’échanger sur notre passion sur James Bond.
CJB : Quelle était votre idée de départ pour le podcast ? Est-ce que l’émission est toujours restée la même, ou est-ce que ça a changé au fur et à mesure ?
Tom : Au départ, le podcast a commencé comme un prétexte pour rester en contact et parler plus souvent de Bond. Nous ne nous doutions pas que ça allait évoluer vers ce que c’est devenu aujourd’hui. Si on m’avait dit lorsqu’on a commencé l’émission, que l’on arriverait à interviewer des Bond girls, ou discuter avec des personnes comme Bruce Glover [Mr. Wint dans les Diamants sont éternels], je pense qu’aucun de nous n’y aurait cru.
Quand on y repense, le format du podcast est globalement resté le même depuis le début : on commence généralement avec un résumé des nouvelles bondiennes trouvées dans la presse, puis on parle du sujet principal de l’émission que l’on a prévu pour la semaine, et on fini avec des jeux et des quiz autour de Bond, qui sont toujours bien sympas.
C’est amusant, mais beaucoup des jeux et des questions que l’on fait dans l’émission ont commencé il y a des années de cela entre nous deux sur facebook, bien avant que le podcast n’existe.
Chris : Il y a eu quelques fois où on a réfléchi à comment apporter des changements au format du podcast. Nous voulons toujours garder cela frais pour que nos auditeurs passent un bon moment, mais nous voulons aussi un format sur lequel les gens peuvent se reposer et s’y habituer.
Certains choses, comme l’introduction de quiz et de jeux sont venues assez naturellement, et parfois de façon assez spontanée. Et on essaie bien sur de garder pour chaque épisode un bon équilibre entre les critiques des films, les interviews, les épisodes dédiés aux auditeurs, l’actualité et les autres aspects de Bond.
CJB : est-ce que vous avez des invités sur le podcast ? Comment les choisissez vous ?
Tom : Des invités, on en a ! Jusqu’ici, nous avons eu des auteurs sur James Bond : Raymond Benson, Steve Cole, Robert Sellers et Matthew Parker. Nous avons eu aussi certaines personnes qui s’activent dans les coulisses : Norman Wanstall [responsable du son oscarisé sur Goldfinger], Terry Bamber [production designer], Alan Tomkins [Directeur artistique] ou Nikky Van der Zyl [doubleuse des Bond girls]. Et même certains des acteurs qui apparaissent face caméra comme Bruce Glover [Mr. Wint], Caroline Munro [Naomi], Martine Beswick et Madeline Smith.
En fait, ce n’est pas vraiment nous qui choisissons. Tout dépend des moyens que nous avons de les contacter, et s’ils sont partant pour venir sur le show. En ce qui nous concerne, toute personne qui a été impliqué dans le monde de James Bond mérite qu’on lui parle.
Jonathan Price (Carver dans demain ne meurt jamais) soutient James Bond Radio
CJB : Avec près d’un demi million d’écoutes et téléchargement, cela fait un beau succès ! Est-ce que vous vous y attendiez ? Est-ce que le podcast est le média dont les fans ont besoin, ou celui qu’ils méritent ?
Tom : Je me souviens que Chris et moi nous disions que nous serions contents si dix personnes écoutaient notre premier épisode. Nous avons eu pas mal de chance. Peu de temps après avoir commencé, nous sommes apparus sur la première page du magazin ITunes, ce qui fait que l’on a récolté rapidement pas mal d’auditeurs. Depuis lors, ça a augmenté régulièrement.
Au final, on veut juste faire une émission que l’on aimerait écouter en tant que fans.
Pour moi, les podcasts trop millimétrés et calibrés ne sont juste pas très rigolos à écouter. Nous voulions garder les choses super-informelles, et avoir plus l’impression de partager quelques verres entre amis dans un pub, à parler de Bond.
Chris : Comme le dit Tom, nous ne nous attendions absolument pas ce degré de visibilité que JBR a obtenu. Nous cherchions juste un prétexte pour parler de Bond, et pourquoi pas enregistrer cela et le partager comme un podcast. C’est quelque chose que nous adorons faire, et entendre les autres avoir le même plaisir à l’écouter est un sentiment fantastique ! On était certainement pas parti pour toucher un certain type de fan, ou quoique ce soit de ce genre. Nous voulions quelque chose de naturel, et espérions que les gens apprécieraient ce que nous faisons.
Depuis le lancement du podcast, il y a eu quelques moments où nous avons reçu une visibilité très large qui a amené à recevoir beaucoup d’auditeurs en plus. Il y a notamment eu une période, au moment de la sortie de SPECTRE, où JBR est apparu dans le Times, dans le magazine Variety, sur BBC Two Radio et sur Talk Sport Radio, et tout cela en l’espace de quelques semaines. Ca a vraiment aidé à faire connaitre la chaine, et les podcast « 30 jours de SPECTRE » nous ont beaucoup aidé à élargir notre audience.
Tom et moi avons été ravis par les commentaires positifs que nous avons eu à propos du podcast ces dernières années, et c’est une bonne motivation pour continuer ! Mais beaucoup de visibilité est venue avec le bouche à oreille, donc nos auditeurs sont nos meilleurs outils de marketing pour partager le podcast avec d’autres personnes à travers le monde.
CJB : Certains des podcasts durent plus de trois heures. Comment vous en arrivez là ? Et ce que ce n’est pas un peu abusé ?
Tom : C’est vrai que ça semble fou quand on voit que certains épisodes font plus de 4 heures. Ce qui est encore plus fou, c’est que ce sont ceux qui sont le plus téléchargés. Nous avons essayé de faire des épisodes plus courts, mais on fini toujours par être plus longs, juste à travers les discussions et conversations qu’on lance.
Au final, c’est un podcast pour les fans super hard core. Si vous êtes du genre à vous exciter à l’idée de parler de Bond pendant des heures et des heures, alors vous aimerez probablement le show. Si vous êtes juste à la recherche de 30 petites minutes concentrées sur un sujet de Bond, alors il y a probablement d’autres podcast qui seront davantage faits pour vous.
Chris : Un des aspects dont on discute souvent entre nous, c’est la durée des podcasts et si ils sont trop longs ou pas. On a récemment publié un mini-sondage pour demander à nos auditeurs ce qu’ils en pensaient, et la réponse principale était… Plus il y en a, mieux c’est ! Une chose dont on s’est rendu compte, c’est que l’on arrivera jamais à faire plaisir à tout le monde. Il y aura toujours des personnes qui préféreront 30 minutes concises sur Bond, alors que d’autres préféreront y passer des heures à plonger dans un thème en particulier. Une façon que l’on a de faire ces concessions et de rajouter les repères temporels dans les podcasts pour que les gens puissent aller directement au thème principal du podcast, si c’est ce qu’ils préfèrent. Mais comme le grand Cubby Broccoli l’a dit : « ci ce n’est pas cassé, pas besoin de le réparer ».
interview de Bruce Glover (Les diamants sont éternels) par James bond Radio
CJB : Vous êtes tous les deux anglais. Est-ce que vous pouvez nous dire, à nous les français, à quel point Bond est populaire ces dernières années, et en général au Royaume Uni ? Est-ce que tout le monde en parle dans les rues, où est-ce que c’est principalement entre fans comme en France ?
Tom : Il y a définitivement une fierté dans le fait que Bond soit un personnage britannique. De nos jours, il est quasiment le seul héros British qui reste, qui est capable de remplir les salles de cinéma avec de tels chiffres au box office. J’ai entendu dire que Harry Potter est un populaire, mais il est loin d’être aussi classe !
Les gens ne parlent pas de Bond dans la rue, mais c’est toujours un bon sujet pour démarrer une conversation. Je dirai que la plupart des gens ont un certain niveau de connaissance qu’ils peuvent mettre en discussion.
Chris : Ce qui est intéressant à propos de Bond et l’Angleterre, c’est que même si tout le monde n’est pas fan de James Bond, il y a certaines questions sur lesquelles tout le monde dans le pays aura un avis. Par exemple, qui devrait-être le prochain James Bond ? Même les gens qui ne regardent pas souvent les films de James Bond auront leur mot à dire sur qui devrait être le prochain Bond, ou qui serait bon dans le rôle du vilain ou de la Bond Girl. C’est là que Bond montre sa puissance en tant que phénomène culturel. Demandez à n’importe qui dans la rue, si Daniel Craig doit continuer ou non, inévitablement, il aura quelque chose à dire à ce sujet.
Je pense aussi que 2012 a été une année très importante pour Bond. Les Jeux Olympiques de 2012 à Londres, ont donné un énorme boost à la Nation pour être fier de l’Angleterre, avec James Bond lui même accompagnant la reine dans un saut en parachute au milieu des Jeux. Ca a aider à élever Bond et la sortie de Skyfall à un niveau d’enthousiasme sans doute jamais vu depuis la période des films avec Connery. Je pense que le public britannique, et Bond, sont encore en partie en train de surfer sur cette vague d’enthousiasme.
CJB : et notre dernière question, est-ce que SPECTRE était à la hauteur de vos attentes en tant que fans de James Bond ?
Tom : J’ai absolument adoré SPECTRE ! C’est comme si les producteurs étaient montés dans mon cerveau et avait préparé le film exact que je voulais. C’est la première fois depuis des années que nous voyons un Bond fort, confiant au sommet de sa puissance. Il n’est pas en train de se découvrir comme dans Casino Royale et Quantum of Solace. Il n’est pas un héros sur le retour comme il l’était dans Skyfall. Il est simplement le bond que nous avons connu et aimé depuis des décennies !
Chris : Tout comme Tom, j’étais totalement comblé avec la façon dont SPECTRE s’est révélé. Nous avons eu la chance d’aller à la Première Royale, et on pensait que le buzz généré par le tapis rouge serait difficile à dépasser, mais le film est allé encore plus loin pour nous. C’était une joie totale de voir Bond revenir au top de sa classe, et regarder Daniel ramener les répliques cinglantes avec un tel panage. Le film retournait décisivement vers le style classique des anciens Bond, et on espère qu’on y aura droit de nouveau pour Bond 25 !
CJB : Bonne chance à vous, Chris et Tom, pour la suite de James Bond Radio !
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DOMMAGE QUE LA VOIX GRAVE ET CHAUDE DE LA CHANTEUSE ADELE NE CONTINUE PAS LA SERIE DES GENERIQUES.