Entre l’absence de nouvelles concernant Bond 25 et les récentes disparitions, l’actualité Bondienne était devenue particulièrement déprimante. Heureusement pour nous, Hulu avait un projet sous le coude. De quoi nous rendre le sourire.
L’idée est simple : raconter la vie hors du commun de George Lazenby. Cet Australien, ancien vendeur de voitures, n’ayant aucune expérience dans le Cinéma, qui réussit pourtant l’exploit de prendre possession du rôle le plus convoité des écrans britanniques.
Pour ce faire, Hulu a fait appel à Josh Greenbaum. Un habitué des documentaires, récompensé à de multiples reprises. Notons que, heureuse coïncidence, il a récemment réalisé le court-métrage « Daniel Craig and Puppies present : Your new Aston Martin » pour Omaze. Pour la petite anecdote, le réalisateur apprit à cette occasion que Daniel Craig et George Lazenby ne s’étaient encore jamais rencontrés.
Côté casting, Josh Lawson, acteur australien habitué des comédies, incarne George Lazenby. Nous retrouvons également, non sans un certain plaisir, la ravissante Jane Seymour.
La bande-annonce laissait présager un projet fun et l’objectif est parfaitement atteint. Le documentaire est une vraie bouffée d’air frais. On aurait pu craindre une forme de conflit entre l’histoire racontée par George Lazenby depuis le studio et celle re-jouée par des acteurs, mais il n’en est rien. Les deux segments se croisent, se superposent, renforçant l’impression de plongée dans les souvenirs de l’acteur australien qui narre l’ensemble du documentaire. Le tout dans un style assez proche d’une série comme « Bref ». Occasionnellement, Josh Lawson nous adresse une remarque bien sentie, brisant le quatrième mur sous le regard perplexe des autres personnages.
Mais si l’humour prédomine ce récit qui semble lui-même ne pas se prendre au sérieux, les moments nostalgiques ne sont pas exclus. Josh Greenbaum parvient à aller au-delà des idées reçues sur Lazenby et à le rendre plus humain. Du coureur de jupons arrogant à l’homme romantique fragile, du mécano pauvre à James Bond, du George des médias au George heureux de son parcours. Tout y est.
J’ai toujours pensé, comme beaucoup, que son plus grand regret avait été de laisser filer son contrat de 7 films 007. Mais l’acteur est heureux de la vie qu’il a vécu : « Becoming Bond was never the end goal » (Devenir Bond n’a jamais été le but ultime), nous dit-il en souriant. Son plus grand regret est d’avoir laissé filer une jeune demoiselle qui lui aura appris l’Amour.
Et c’est exactement ce que j’attendais de ce projet, qu’il aille au-delà des apparences et m’apprenne autre chose que ce que j’avais pu découvrir dans les médias. C’est ce qui fait la force de ce documentaire. Il parvient à parler au fan de Bond et à être suffisamment bien construit pour intéresser un néophyte. En 1h30 on ne s’ennuie pas une seule seconde, la vie de Lazenby et ses anecdotes se révèlent vraiment intéressantes.
L’ensemble, avec son esthétique 60s/70s, ne m’a pas vraiment posé de problèmes particuliers, mais je vais essayer d’aller chercher la petite bête !
Bien que le documentaire s’appelle « Becoming Bond » et non « My life as Bond », j’ai trouvé la partie sur « Au Service Secret de sa Majesté » et sur la négociation de contrats pour un ou plusieurs autre(s) film(s) 007 un peu légère. On n’apercevra d’ailleurs pas Albert R. Broccoli et Harry Saltzman y est dépeint comme le cliché type du producteur des années 60/70.
Si vous cherchez des anecdotes ou des images d’archives inédites à vous mettre sous la dent, je préfère tempérer vos ardeurs. Le sujet principal est l’itinéraire de George Lazenby. Du petit garçon opéré une dizaine de fois à l’espérance de vie de 12 ou 13 ans, jusqu’au moment où il prend possession du rôle avant de l’abandonner. La partie consacrée à son passage dans le smoking de 007 est donc plus courte que le reste du film (environ une demi-heure).
Ajoutons également que, par le passé, l’acteur a répété à plusieurs reprises que son agent pensait que Bond ne survivrait pas à la fin des années 60, ce qui a motivé son refus de faire un second film. Il n’y est fait mention à aucune reprise. Ce passage a-t-il été occulté ou George Lazenby a-t-il préféré prendre l’entière responsabilité de ses actes ? Qui sait ?!
Le documentaire est diffusé sur Hulu, site de vidéo à la demande, et n’est donc pas évident à se procurer. Ce qui est dommage. À ce stade-ci, j’ignore si une sortie DVD est prévue ou si son concurrent Netflix l’inclura dans son catalogue un jour ou l’autre. Notons aussi que Hulu ne propose pas de sous-titres français ; si vous avez du mal à comprendre l’anglais à l’oral, il faudra vous contenter des sous-titres anglais (ou espagnols).
Et c’est à peu près tout ce que je pouvais dire dans les points négatifs. Je pourrais peut-être, éventuellement, rajouter les quelques moments de nudité ou de sexe, mais encore une fois c’est raccord avec les souvenirs et l’époque plus libérée des 60s/70s. On voit quelques paires de seins, rien de bien dramatique ou choquant…fripons.
Commenter