En tant que fan de James Bond, il m’est difficile de parler des jeux vidéos de James Bond, n’ayant joué à aucun d’entre eux. Regarder les gameplays sur youtube et les cinématiques sur dailymotion peuvent donner une idée, mais ne remplace pas l’expérience qu’on peut en avoir en tant que gamer. Cela dit, on peut difficilement passer à coté du James Bond vidéoludique tant le matraquage publicitaire est important, et tant on en a fait un évènement bondien de même envergure que la sortie d’un nouveau livre ou film sur l’agent 007.
Donc, il ne faut plus prendre les jeux vidéos de James Bond à la légère. Pourtant, l’importance accordée aux jeux vidéos estampillés 007 n’a pourtant pas été constante. Jusque dans les années 1990, les jeux qui sortaient en parallèle des films, ou qui reprenaient d’anciens titres faisaient partis de ces nombreux gadgets et objets dérivés qui voient le jour autour de la saga. Comme beaucoup de produits « 007», des jeux déjà existants se contentaient de reprendre des produits de base (à l’instar d’Aquablast recyclé en Live and let Die, le jeu consistant à conduire un bateau comme dans le film). Il suffisait alors de les estampiller avec le fameux logo 007 (avec l’accord d’EON), de rajouter une notice explicative rattachant le jeu à l’intrigue, le Bond Thème de Monty Norman, le poster du film, ou même un véhicule ressemblant à celui de Bond dans le cas des jeux les plus avancés (L’espion qui m’aimait, Domark 1990).
Les jeux pouvaient facilement exploiter la saga, étant donné que le personnage de Bond est, d’une part, indissociable de la multitude de technologies qu’il utilise (bateaux, avions, voitures), et d’autre part des courses poursuites tant périlleuses qu’exotiques. Cela permet, à partir de la saga de mettre en place des jeux simples consistant à conduire des véhicules et éviter des obstacles. De même, on peut facilement lancer des jeux d’arcades en faisant croire que les pixels qui s’agitent sont Roger Moore avec un walther ppk dans Octopussy).
À partir des années 1990, on peut dire qu’une franchise commence vraiment à voir le jour. Cela tient en partie au fameux Goldeneye 007 sur Nintendo 64. Ce jeu a mis longtemps à être développé, mais est arrivé à un moment crucial dans la carrière des jeux vidéos. En effet, il a permis, sur un support neuf, d’apporter une certaine amélioration aux jeux d’infiltration en permettant d’inter-réagir avec l’environnement et les ennemis (ces derniers ayant davantage de comportements que le joueur doit anticiper), mais également de proposer un mode multi-joueur et beaucoup d’options évoluées.
La seconde raison qui, à mon avis, explique son succès, est d’avoir vraiment exploité le film éponyme en utilisant le scénario comme tuteur de l’évolution du jeu. Si la trame du jeu prend énormément de liberté par rapport au film, elle renvoie le joueur aux éléments connus du film en proposant d’aller plus loin dans l’action. Autour d’un jeu de massacre de soldats normal et d’objectifs à effectuer, l’évocation du film suffit à rappeler le monde de James Bond avec ses destinations exotiques, son charme et ses effigies (Vodka Martini, Walther ppk and co). Enfin, en ce qui concerne le personnage de Bond, ce jeu proposant d’incarner Bond, et de lui lier la figure de l’acteur en titre permet d’associer plus étroitement le joueur au héros, plutôt que de contrôler à distance un avatar pixelisé ou un véhicule.
Le succès critique et commercial de ce jeu permet sans doute de comprendre que la production des Bond ait vu l’intérêt à ne pas négliger cette nouvelle source de profit et ce nouveau public, quitte à reprendre le même principe pour les jeux suivants : les ingrédients pour vendre Bond sur Jeux vidéo avaient enfin été trouvé. Il ne restait plus qu’à exploiter le filon.
Bond en Jeux Vidéo ?
Pourquoi avoir rendu Bond jouable ?
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