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Conclusion de la série d’articles : un Bond stable au milieux d’enjeux et technologies en tension


Et voici le dernier volet de cette chronique consacrée aux changements qui ont lieu pendant l’ère Brosnan. Après avoir vu les nouvelles destinations et les nouveaux personnages en présence, voyons quels sont les nouveaux enjeux qui en découlent, et comme ils utilisent les technologies.

Bombes, technologies et buts

Pendant les 30 premières années de la franchise, un des éléments les plus récurrent est la présence d’une bombe. Qu’elle soit utilisée pour annihiler des villes (les diamants sont éternels, l’espion qui m’aimait), faire augmenter des comptes en banque (Goldfinger, Dangereusement Votre) ou déclencher des conflits mondiaux (On ne vit que deux fois, Octopussy), l’explosion est l’outil préféré des méchants, et ça ne change pas beaucoup sous l’ère Brosnan. Que ce soient Trevelyan, Carver, ou Elektra, ils espèrent tous fait augmenter leur revenus via une explosion (virement bancaire, monopole des médias, monopole du pétrole).
Ce qui est intéressant en revanche, c’est le cocktail de tradition, d’innovations et d’histoire qui entoure et motive le sempiternel compte à rebours. Avant Brosnan, n’importe quelle bombe nucléaire faisait l’affaire pour un but relativement simple. Les ennemis de Bond dans les années 1990 associent différentes époques de façon intéressantes. Passons ces plans en revue qui articule histoire et enjeux contemporains, vieilles technologies et gadgets modernes :

  • Goldeneye : D’un coté nous avons une motivation historique (la trahison des cosaques) avec un enjeu résolument moderne (l’explosion des circuits électroniques). Pour cela, ce sont de vieilles technologies qui vont être utilisées (le satellite Goldeneye, le vieux train blindé), combiné avec des moyens high-tech : piratage informatique, vol d’hélicoptère à la pointe de la technologie.
  • Demain ne meurt jamais inverse la dialectique : la technologie utilisée est ultra-moderne (les satellites de communication) ainsi que le but de Carver (la montée des médias à la fin du XXe siècle). En revanche, les recettes pour y parvenir sont plus anciennes : un vol de bombe à l’ancienne, associée à un conflit naval relativement anachronique à l’ère des années 1990.
  • Le monde ne suffit pas est sans doute le plus parlant en termes de technologies : c’est dans un vieux sous marin soviétique avec du vieux plutonium d’URSS que Electra compte s’approvisionner dans la ressource la plus essentielle du XXIe siècle : la domination du pétrole.
  • De même, Meurs un autre jour associe des armures high tech et un satellite moderne est mortel au service d’un conflit très ancien et d’un certain traditionalisme (oui, je parle bien du costume de robot-samouraï de Gustav Graves.

Cet amalgame entre héritage historique et nouveaux éléments moderne n’est pas isolé puisqu’on retrouve ce même équilibre et ces évolutions dans les destinations et les personnages présents dans les 4 films de l’ère Brosnan

Bond, l’espion-gadget

Cette tension technologique va énormément influencer le personnage de Bond. 007 tel qu’incarné par Brosnan est un vrai gadget ambulant. Il utilise au maximum les technologies modernes (téléphones portables et autres). Cette sur-utilisation a mené d’ailleurs à une surabondance qui explique l’essoufflement du dernier film.  Bond n’utilise plus ses gadgets pour se sortir de situations dangereuses, mais doit au contraire affronter des ennemis aussi bien équipés que lui (cf les affrontements en BMW télécommandée et le duel Jaguar contre Aston Martin).
Cependant, ces évolutions n’empêchent pas un certain traditionalisme. Bien au contraire, l’Aston Martin est toujours présente, et certaines technologies de la guerre froide sont utilisées avec une douce ironie (tanks, trains soviétiques, AK47), on retrouve des armes blanches, et le duel Zao – 007 rappelle les duels de type chevaleresque, chaque attaquant sur son preux destrier.
Dans un monde se modernise, mais où les technologies, anciennes comme nouvelles se montrent menaçante (cela se manifeste bien dans le Monde ne suffit pas, avec le passage à l’an 2000), Bond montre qu’il n’a aucun problème à utiliser les machines les plus modernes (simulations virtuelles, avions supersoniques, Aston invisibles) et les plus anciennes (tanks). Cela rend ces transformations post-guerre froide et les nouveaux dangers du XXIe siècles plus rassurants, puisque James Bond reste lui dans la tradition bondienne : il s’adapte sans problèmes aux évolutions technologiques, tout en conservant sa manière de faire, et le siège éjectable de son Aston Martin
Au moment des années 1990, où les héros des films étaient de plus en plus équipés et high-tech, les films de l’ère Brosnan ont réussi à faire de Bond un héros vintage : adapté aux enjeux et technologies contemporaines, mais toujours accompagnés d’éléments traditionnels de la franchise : cela donne des équilibres assez instables, comme Meurs un autre jour où des intrigues traditionnelles d’espionnages (avec la détention nord-coréenne et l’enquête à Cuba) sont accompagnés de vagues digitales et de jeux vidéos pour plaire à toutes les audiences.

Pierce Brosnan a fait de son Bond un héros qui fait la transition entre le monde de la guerre froide et le monde actuel. Cela a permis par la suite d’introduire le personnage de 007 joué par Daniel Craig sans difficultés dans notre époque : il chasse des terroristes, utilise son portable, est suivi en direct par M et par ordinateur dans tout ce qu’il fait, et cela parait normal. En revanche, ce que le Bond d’aujourd’hui a eu à accomplir n’est pas la question de son statut d’espion dans le monde d’aujourd’hui, mais davantage son rôle de héros dans un monde qui se veut plus terre à terre et réaliste.

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