N’ayant pas joué à la plupart des jeux des années 2000, je ne me permettrai pas d’en parler en détail. En revanche, il me semble intéressant de voir les choix effectués par les jeux vidéos par rapport aux films. Qu’il s’agisse du premier James Bond des années 2000 (Espions pour cible) ou des plus récents qui vont sortir simultanément (Goldeneye Wii et Bloodstone), le principe reste toujours le même : exploser tout ce qui bouge, courir d’un point à un autre en éliminant le maximum de gardes, conduire des véhicules le plus rapidement possible. Les seules différences sont les scénarios guidant les cinématiques, les personnages environnant l’intrigue et les destinations exotiques servant de terrain de jeu.
On pourra dire ce qu’on veut, je ne pense pas que les jeux des années 2000 prennent réellement de risques. La dimension « James Bond » de ces jeux d’infiltration / élimination se limite à la capacité d’un personnage plus ou moins bien modélisé, à déclamer des jeux de mots ou des blagues entre chaque scène d’action. Les ennemis ne restent que les stéréotypes de méchants et ne font qu’évoquer les personnalités hors normes des méchants de la série : il suffit de regarder l’introduction des méchants mythiques de la saga dans le récent Goldeneye Wii (incarner les méchants avec leurs accessoires caractéristiques), dans le spin off Rogue Agent (qui consiste à évoluer d’un ennemi à l’autre) ou encore dans les jeux originaux où les ennemis sont affiliés aux anciens ennemis (Nicolai Diabolo, protégé de Zorin dans Quitte ou Double) ou juste de retour pour affronter Bond.
Il en va de même pour les jeux suivant les intrigues de films déjà existant (Quantum of Solace, Bons Baisers de Russie) : l’intrigue des films en reste à l’évocation pour enchainer des scènes d’actions, et des dialogues supplémentaires proposant des extensions et des intermèdes aux scènes des films (discussion avec M, prologue à certaines scènes d’actions, reprise de bataille dans les décors présents dans les films). Tout ça n’est que prétexte pour amener Bond à affronter des centaines de policiers et soldats supplémentaires en profitant des décors idylliques volant en éclats.
Depuis le Goldeneye N64 : rien de nouveau sous le soleil bondien. Pourtant, on peut dire que les maisons de production font des efforts dans l’évocation du Bond cinématographique : amélioration de la 3D pour qu’on puisse plus facilement reconnaître 007, casting avec de vrais acteurs prêtant leurs voix et leur morphologie au jeu (Judie Dench, William Defoe, Sean Connery, Christopher Lee), création de courts génériques bondiens avec des chansons originales, musique d’ambiance aux sonorités bondiennes, Aston Martin flambant neuves pour conduire, utilisation de la popularité de Daniel Craig pour les actions effectuées par Bond, trailer et marketing pour les jeux du même niveau que celui mis en place pour les films.
Tout est fait pour rapprocher ce Bond numérique de son incarnation à l’écran. Tout est fait pour donner l’impression au joueur qu’il est dans un des films de Bond. Pourtant, on en est toujours qu’à un ersatz de 007. Rien de ce qui est mis en place n’a déjà été fait par d’autres jeux, et en mieux. Rien de ce qui est proposé dans les jeux ne peux égaler la dimension épique de n’importe quel film de Bond. On aura beau modéliser autant de silhouettes féminines aux mensurations 3D intéressantes pour accueillir James Bond à la fin de son parcours musclé, on aura beau utiliser autant de fois l’apparence de Rosa Klebb pour pimenter le paysage des ennemis du jeux, on aura beau faire autant de musique surfant sur le James Bond Thème : rien d’original ne sera créé. Rien de mémorable ne viendra enrichir la saga à part les évolutions du Game play, le répertoire de technique de combat, l’augmentation de l’arsenal et les améliorations des graphismes.
En sera-t-il de même dans les deux prochains jeux vidéos à paraître ? Rien de sûr de ce coté là.
À suivre
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