Je vous répète depuis des années Monsieur…
[R] « Des années Monsieur que notre équipement spécial est désuet », voici la toute premiére phrase que l’on peut entendre dans Au Service Secret de sa Majesté. Or, il se trouve que certaines versions françaises possèderaient la phrase complète : « Je vous répète depuis des années Monsieur que notre équipement spécial est désuet », tronqué dans les récents DVD. La phrase est cependant lisible dans les sous-titres FR et audible en VO : « I’ve been saying for years, sir, that our equipment is obsolete ».
Ça ce n’est jamais arrivé à l’autre…
[DVD/BA] Un cas bien singulier ici. Nous ne sommes pas sans savoir que la fameuse ligne de George Lazenby « This never happened to the other fella. » est à ce jour le seul exemple où Bond s’adresse “directement” aux spectateurs (avec peut-être pour exception la réplique finale de Casino Royale où Bond semble nous parler, et encore). Mais, d’une manière étrange, cette scène est absente de certaines versions françaises, que ce soit des télé-diffusions, des DVD (dont l’édition « spéciale ») ou des VHS.
Ce qu’il y a d’encore plus singulier, c’est que cette scène est pourtant présente dans les bandes-annonces françaises ! Et, d’une manière encore plus étonnante, cette scène a été redoublée pour des DVD d’il y a quelques années (Avaient-ils perdu les enregistrements originaux ?). Ainsi, par exemple sur de vieilles VHS nous pouvons entendre « ça n’était jamais arrivé à l’autre » alors que dans l’Utimate Édition c’est : « ça ce n’est jamais arrivé à l’autre » et dans la bande-annonce : « ça ne serait pas arrivé à l’autre ».
Même si les cas de censures existent, cela concerne souvent des scènes de nudité ou des scènes violentes, mais rarement un simple dialogue. Une scène inhabituelle et qui a du mettre mal à l’aise certains monteurs, ne sachant pas si c’était volontaire, une erreur, une blague de la production. Dans le doute ou autre, certaines version française ont visiblement préférées supprimer cette remarque amusante vis-à-vis de Sean Connery qui avait laissé le smoking, et enchainer directement le générique en laissant Georges Lazenby soufflant sur la plage.
Une taupe chez Sir Hilary
[P] Il ne reste que des photographies de cette séquence. À son arrivée au bureau de Sir Hilary Bray, un ‘jeune homme’ du nom de Phidian lui montre les armoiries ainsi que la devise de la famille Bond avant de se retirer et laisser les deux hommes parler affaires.
Sir Hilary explique à Bond tout ce qu’il a à savoir sur la famille des Bleuchamp. James Bond prend une statue posée sur le bureau et remarque un microphone. Phidian ayant fraichement rejoint Sir Hilary et lui ayant offert la statue, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une taupe et qu’il a tout entendu de leur conversation. Bond et Bray se précipitent à l’étage. D’un coup de pied, 007 ouvre la porte de « l’antre » de Phidian. Il n’y a personne et Bray cherche puis prend l’enregistrement de leur conversation.
Bond sort sur le toit, par la fenêtre et prend en chasse Phidian sur les toits puis se dirige dans une rue près de la Cathédrale Saint-Paul.
La poursuite continue dans les rues de Londres, menant les deux hommes à la ligne souterraine des wagonnets postaux. Bond et Phidian finissent par tomber près des rails et 007 envoie Phidian sur des rails électrifiés, en face d’un wagonnet postal, ce qui lui sera fatal.
Phidian étant mort, Blofeld n’aurait plus de nouvelle de lui et deviendrait très méfiant. Pour dissiper ses doutes, un stratagème devait être élaboré dans laquelle un train devait se crasher dans un faux accident. À l’intérieur du train les autorités auraient plusieurs corps de personnes décédés, dont celui de Phidian. Ainsi Blofeld penserait que toutes ces personnes ont trouvé la mort durant un accident. (Plus d’infos dans notre analyse d’un shooting script du film).
La scène suivante nous amenait sur le quai de la gare suisse où Bond arrive pour rencontrer Irma Bunt. Si vous êtes très attentifs, vous pourrez remarquez que l’un des articles du journal de Shaun Campbell s’intitule « 19 personnes ont été tués dans un accident ferroviaire aux heures de pointe ».
De gauche à droite, et de haut en bas : Bond découvre le mouchard, la photo provient d’une brochure japonaise du film. Bond s’enfuit sur les toits pour poursuivre le malotru. Bond fait du sport à sauter partout. Le bureau de Phidian.
Et voici deux reconstitutions réalisées en vidéos (la dernière qui inclue notamment les story-board, elle commence à 4:32) :
Le tournage de cette séquence (qui existait sous diverse itérations dans le script d’Au service secret de Sa Majesté depuis 1964 !) a commencé a être filmé à l’extérieur du collège héraldique et aux studios Pinewood (pour l’intérieur du collège) ; George Lazenby a d’ailleurs vue une occasion de se faire prendre en photo devant Saint-Paul alors que le réalisateur Peter Hunt parlait avec des reporters durant le tournage. Toutefois pensant que la séquence rallongerait le film de manière inutile, que le tournage du film avait prit déjà trop de retard, que la partie avec le train était trop complexe (et aurait prit trop de temps) pour tuer au final un personnage mineur, il fut décidé d’abandonner ce passage du film avant que le tournage de la partie postale et ferroviaire n’ai plus commencer. Au final seuls les passages à l’intérieur du collège, la poursuite sur les toits et un peu au niveau de la rue ont été filmés.
À dans trois jours
[P] Dans le shooting script il existe une scène dans laquelle lors de son arrivé en train en Suisse, 007 approche de Cambpell qui l’observe avec son journal. Afin d’établir le contact avec lui, Bond prétexte avoir du mal avec son parapluie et fait tomber « accidentellement » sa valise ; Campbell se penche pour l’aider à la ramasser tandis que Bond lui dit :
– Bond : Restez aussi près que possible et contactez-moi dans trois jours, le temps de recueillir le premier versement [time to collect the first installment].
Cette scène fut filmée mais non inclue dans le montage finale.
Touché
[P] Avant d’être enfermé dans la salle de la machinerie du téléphérique, Bond se bat contre les hommes de Blofeld qui l’y escorte. Si dans le film il ne parvient pas à poser ses mains sur Blofeld durant cette scène, étant stoppé par les hommes de main avant, une photo nous montre toutefois un court passage que l’ont ne retrouve pas dans le film où Bond parvenait bel et bien à toucher Blofeld au niveau du cou :
Une bague de fiançailles
[P] Après ses aventures au Piz Gloria, on devait voir Bond et Tracy aller acheter la fameuse bague de fiançailles où il est écrit “We have all the time in the world” chez le bijoutier vu au début du film. Seule le moment où le bijoutier prenait la bague (et quelques photos) ont survécus.
La rumeur veut qu’un plan d’Irma Bunt dans l’ombre ou se reflétant dans la vitrine alors qu’elle observait les deux amoureux ait été tourné. Toutefois selon l’excellent livre The Making of on Her Majesty’s Secret Service de Charles Helfenstein qui nous aura bien servit pour écrire cette section dédiée aux scènes coupées de ce film : « mais ce n’est ni dans le script, ni dans les call sheets, et aucun membre de l’équipe du film à qui j’ai parlé ne se rappelle l’avoir tourner ».
Père et Maire
[R] The Making of on Her Majesty’s Secret Service soulève également que des scènes avec Vitor Mendes (comme maire) et Mario Sargedas (comme prête) ont plus être tournées lors du mariage de bond et Tracy dans la mesure où les deux acteurs portugais apparaissent sur certaines photographie prises lors du mariage.
Les larmes d’un espion
[T] Celle-ci est très connue, puisqu’elle a été de nombreuses fois racontée par de nombreuses personnes, dont un certain George Lazenby. À la fin du film, quand Tracy meurt sous les balles d’Irma Bunt, Bond se penche sur elle, et murmure « We have all the time in the world ». Dans la première version, Lazenby était tellement ému par cette fin qu’il se mit à pleurer. C’est à ce moment que Peter Hunt lui demanda de retourner la scène, parce que « Bond ne pleure pas ». Comme quoi, à autre temps, autres moeurs…
« J’ai lu la dernière page du livre, c’est ce que j’ai fait avant de jouer cette scène. Je n’avais rien d’autre à faire. Je veux dire, plus personne ne me parlait à ce stade. Tout le monde était en colère contre moi parce que je ne voulais plus jouer Bond à nouveau. Le réalisateur et moi : on ne s’est pas parlé pendant tout le film. Donc, j’étais complètement livré à moi même et le seul endroit où je pouvais obtenir des conseils c’était le roman de Fleming ». Lazenby nous dit qu’il a fait la dernière scène en deux prises, l’une avec des larmes, l’autre sans : « Le réalisateur a dit : « James Bond ne pleure pas, peux-tu ne pas pleurer ? », donc, la deuxième version fut sans larmes, c’est celle qui a été utilisée ».
Quelques scènes ressuscitées
[DVD] Quelques scènes absentes des premiers montages français ont fait leur apparition dans les nouvelles éditions DVD : on a notamment une scène qui se déroule une fois que Bond a quitté Tracy et Draco pour enquêter chez l’avocat Gumbold. Elle nous montre le père et la fille discutant dans le taxi de Bond. Tracy laisse entendre qu’elle n’est pas insensible à l’espion anglais. Son père s’emballe immédiatement, mais Tracy lui interdit de forcer la main davantage à Bond : « ce qui arrivera arrivera » dit-elle.
On peut voir aussi quelques plans rajoutés du contact de Bond en Suisse. Après avoir suivi Bond lors de son arrivée, on le retrouve quelques jours plus tard dans la station touristique dans la montagne voisine du Piz Gloria. Il essaie de négocier une montée au Piz Gloria auprès d’un des gardes du téléphérique qui le repousse violemment. Celui-ci décide alors d’y aller par ses propres moyens.
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