Commander James Bond France

Aujourd’hui, 18 septembre, les écossais sont appelés aux urnes pour décider si oui ou non, la Patrie des Braves sera indépendante du Royaume Uni. Pour l’occasion, on se penche sur la question : pour qui James Bond voterait-il ?

Un Écossais nommé Connery

seanL’histoire de Bond avec l’Écosse commence à Édimbourg avec un petit livreur de lait nommé Sean. Né dans une famille modeste écossaise en 1930, le jeune homme grandira pour faire de la musculation, puis décrocher le rôle de James Bond 007. Sean Connery dissimulera alors son accent écossais chuintant qui se trahit de temps en temps à l’écran, ainsi que son tatouage “Scotland forever” sur l’avant bras. À mesure que la popularité grandit, le fier écossais donnera libre court à son accent dans des films bien anglais (l’homme qui voulu être roi, la colline des hommes perdus), et dans la plupart des films où il jouera plus âgé.

James Bond ? Pourquoi il devrait me gèner. Il m’a rendu très riche
Sean Connery

Si le succès de l’acteur l’amènera à s’éloigner du Royaume Uni et de ses impôts, il restera cependant fidèle à ses origines. Lorsqu’en 1971, la production offre un salaire mirobolant à Sean Connery pour revenir dans les Diamants sont Éternels, en plus de financer deux films de son choix, l’acteur se laisse tenter mais reversera une bonne partie de son cachet au Scottish International Educational Trust pour permettre plus d’activités et loisirs aux jeunes. Il partage d’ailleurs toujours un peu de son argent avec certaines fondations écossaises.

En tant qu’Écossais, amoureux depuis toujours de l’Écosse et des arts, je pense que l’opportunité de l’indépendance est trop belle pour passer à côté.
Sir Sean Connery

Son exil fiscal au Bahamas pour mettre sa fortune à l’abri lui aura attiré les critiques de bien des écossais. Il se sera cependant montré solidaire du pays à plusieurs reprise, allant se faire anoblir par la Reine en kilt et costume écossais, ou dans sa dernière contribution au film d’animation Sir Billi. L’acteur ne pourra cependant pas voter au référendum, le scrutin étant limité aux écossais vivant en Écosse, et Sir Sean ne pouvant faire qu’un nombre limité de déplacement au Royaume Uni par an.

Bons baisers d’Écosse

L’histoire suivante de l’Écosse arrive avec Bons Baisers de Russie. Après un tournage un peu chaotique en Turquie pour filmer une course poursuite en bateau, l’équipe de production se replie sur l’Écosse pour avoir plus de calme sur le lac Loch Craignish près de Crinan, Argyll. Là, la confrontation avec les hommes du SPECTRE pose de nouveaux problèmes de tournage avec de nombreux accidents, mais le film est en boite.

À quelques kilomètres de là, dans les Landes écossaises, d’autres morceaux des Highlands servent de doublure à la Yougoslavie de Bons Baisers de Russie. La scène de l’hélicoptère a été en effet filmée il y a plus de 50 ans à un endroit nommé Kilmichael sur la pointe de Campbeltown. Il aura fallu l’archéologue bondien Frank Anderson pour retrouver les lieux du tournage qui n’ont pas changé depuis 1963.

Fleming a de l’Écosse dans les idées

Alors que le succès des films de James Bond prennent de l’ampleur, Ian Fleming, l’auteur des James Bond, se met à avoir de l’estime pour l’acteur écossais qui a rendu 007 aussi populaire. Nous sommes en 1963, et alors qu’il écrit Au Service Secret de Sa Majesté, l’écrivain amène l’agent secret à dévoiler sa famille. On apprend donc que le père de l’agent secret vient de Glencoe.

What a waste of good scotch !
James Bond

Fleming enfonce de clou dans la nécrologie de On ne vit que deux fois, en désignant le père Andrew Bond de Glencoe et la mère Monique Delacroix de Suisse. Les scénaristes de Skyfall ne l’auront pas oublié en écrivant cette généalogie sur une pierre tombale du petit cimetière de Skyfall. Et comme on est sur le personnage de James Bond, sachez aussi que depuis Skyfall, son whisky préféré est le Macallan vieux de 50 ans. La distillerie de ce whisky se trouvant dans la ville écossaise de Speyside.

Too much for one Scottish

L’Écosse et James Bond se retrouvent de nouveau associées en 1967, sur le ton de la parodie. La première heure de Casino Royale, en 1967, se déroule dans tout ce que l’Écosse et l’espionnage ont de cliché. La scène d’ouverture absurde nous présente les chefs des services secrets du monde cheminant à travers lions et moutons au fond de l’Écosse pour y trouver un Sir James vieillissant refusant de reprendre du service. C’est un M à la moustache 100% écossaises joué par John Huston qui fera explosé le manoir écossais de Bond (plus de 40 ans avant Silva !) pour qu’il reparte démanteler un gang d’espionnes dans un château au milieu des landes écossaises.
Dans le segment filmé par John Huston, le ridicule des espions (des dizaines de jeunes filles écossaises tentant de séduire le vieil espion, et des pigeons téléguidés), viennent rejoindre les méchants les plus distrayants du film : de fiers écossais en kilt défiant Bond à la Joute écossaise. Une fois passé le délire des cornemuses à microphones et des chasses à la Galinette avec des boutons de culottes, on ne peut qu’apprécier les beaux décors dans lesquels une Déborah Kerr plus écossaises que les Highlands déclame son amour, et où David Niven conduit sa Bentley.
Et comme tout ceci a encore trop de sens, on retrouvera l’armée d’écossais capturant Sir James dans un bureau plein de tigres au Casino Royale, et accompagné de Peter O’Toole pour torturer Peter Sellers. Arrivé à ce point, il faut mieux éviter de chercher ce que ça symbolise…

Un écossais mal doublé

En 1969, Au service secret de sa Majesté sort dans les salles. Pour une fois, l’Écosse y est présente dans les vêtements : Bond se fait passer pour Sir Hilary Bray, et doit donc assumer l’ascendant écossais du généalogiste dont il emprunte l’identité. Pour l’occasion, le kilt sera donc de sortie malgré les températures minimales du Piz Gloria, et maximale des patientes de Blofeld.
Prétexte à de nombreux sous-entendus, l’Écosse est présentée, une nouvelle fois, sexy et masculine. Cette fausse identité donne aussi l’occasion d’apprécier le non-accent de l’australien Georges Lazenby, dont la voix doublée pour assurer son infiltration et sa couverture écossaise.

Écosse, repère du MI6

Pendant les 50 années qui vont suivre, l’Écosse va se faire discrète, Bond préférant voyager dans des endroits plus exotiques. La base navale de Faslane sur le  Gare Loch pas loin de Glasgow servira cependant de point de départ à 007 en uniforme au début de l’Espion qui m’aimait en 1977. C’est dans cette base où sont stockés les sous marins britanniques où il fait le bref briefing des sous marins nucléaires avec le Ministre de la Défense et Q.

L’Écosse servira de nouveau de base d’urgence au MI6 dans Le Monde ne suffit pas après l’attentat du pré-générique. Pour l’occasion, ce n’est nul autre que château Eilean Donan qui fera de la présentation avec quelques grosses antennes moches rajoutées à son architecture. La même année, Sean Connery tournera non loin dans un autre château, le Duart Castle, pour Haute Voltige avec Catherine Zeta Jones.

 Skyfall, retour aux sources

On arrive bien sûr à Skyfall qui amène Bond sur ses origines écossaises. Un retour aux sources au fin fond du Royaume Uni, loin de toute technologie, d’abord dans les highlands sur la route A82 puis non loin de Glencoe. Pas très flatteur pour l’Écosse, mais l’ambiance qui s’y pose rend notre Bond contemplatif et le replonge dans son enfance. Skyfall où tout a commencé est donc où se finit le film, avec comme allié, un Kincade portant fort les valeurs du pays !

Royaume Uni contre Écosse

Que peut-on dire alors sur l’Écosse dans les James Bond ? A priori tout cela n’est pas très flatteur : quand elle ne sert pas à simuler des coins reculés de Yougoslavie, l’Écosse est figurée comme une base arrière de l’Angleterre : militaire pour l’Espion qui m’aimait, d’espionnage pour Le Monde ne suffit pas, et de défense pour Skyfall : serait-ce un vestige de l’image inattaquable de la fière Écosse qui résiste encore et toujours aux attaques extérieures ?

Il faut pourtant bien se rendre à l’évidence que 007 est d’abord pour l’Angleterre, que ce soit à travers son attitude flegmatique et distinguée ou le nombre de Union Jack déployés sur des parachutes, des sous marins, des uniformes, des chiens en porcelaine et autres drapeaux omniprésents dans Skyfall. Tout comme le Bond du roman, qui dans la bonne société a depuis longtemps ravalé son humble passé écossais, les Bond les plus rudes comme Sean Connery, Daniel Craig ou Timothy Dalton dissimulent leurs origines.

– Country ?
– England !

L’Écosse semble donc rester comme un endroit du passé que ce soit pas l’action qui s’y passe, ou simplement par le fait qu’on ne montre le pays que par ses paysages sauvages, et ses vestiges. Une image tellement présente que la production est allée jusqu’à construire un manoir dans le ton, et rajouter un lac gelé numérique et une bonne dose de brouillard sur la plupart des plans.

Cela aurait de quoi fâcher nos amis écossais. Mais Skyfall fonctionne tout a fait au profit de l’Écosse : en en faisant le dernier rempart contre le méchant, le pays et le manoir écossais historique avec son gardien deviennent un personnage à part entière du film, la maison et les amis de Bond combattant comme un seul contre la horde d’envahisseurs.

Une amie présente quelques semaines après la sortie de Skyfall était en Écosse à découvrir le 23e James Bond. Elle me garantie que la salle a hurlé de joie lorsque Kincade a lancé son “Welcome to Scotland“. Une réplique qui fait d’ailleurs bien réagir le public dans la plupart des salles de cinéma dans le monde.

Il aura donc fallu du temps à Bond pour reconnaitre l’Écosse, mais la réconciliation est maintenant accomplie !

scot

Sources : Absoluteescape / Visit Scotland

Commenter

  • Curieux de passer sous silence les nombreuses et drôlatiques réfèrences à l’ Ecosse dans le Casino Royale de 1967 … Où l’on y apprend donc l’existence d’un Sir James Bond dont la demeure perdue au milieu de la lande( et donc modèle du Skyfall manor ) sera réduite en poussières par M lui-même afin de l’obliger à reprendre du service … Et que dire du chateau des McTaggart , où Sir James se rend ensuite présenter ses condoléances à la veuve de M.
    ” Sloppy work here , 007 “

  • je vais encore jouer les trouble-fêtes , mais vous eusses pu mentionner que , perdue au milieu du bataillon des filles de McTaggart dans le Casino Royale de 67 se trouve donc une toute jeune et frêle jeune femme dénommée … Caroline Munro .
    Qui effectue donc là ses tous premiers pas d’actrice face à la caméra …
    😉

  • J’me souviens avoir lu le bouquin “les 230 James Bond Girls”. La moitié des Bond Girls secondaires de la saga officielle se sont retrouvées à un moment dans la débauche de jeunes filles courtement vêtues dans CR67

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